Appartenance XXV

je reste là
assise sur ta joie ajustée au ciel
je tête tes pas du roncier à la mûre
et t’habille de l’orbe des planètes
je plante des arbres à sel pour les ramiers
des herbes vivantes pour passer
nos rivières et ignorer la saison dure
je mordrai ton silence longtemps sous la pluie
et t’offrirai le vert de la durée
jusqu’à la prochaine écorce
pour ta nudité tendre mes mots ténus
l’innombrable de la douceur nichée
dans un parler clair
alors tu verras que la nuit inlassablement
se penche à toutes les fenêtres
pour nous retrouver
qu’elle vient chatouiller nos pieds
prompts à s’enfuir
qui n’ont jamais pu grandir autrement
que comme des ailes
et souviens-toi que nous détenons
l’adresse de l’horizon
pareille celle des oiseaux quand tout le monde
se demande où ils se terrent
quand on ne les voit plus
Barbara Auzou.